|
Mitrailleuses Saint Etienne.
En 1893, le baron von Odkolek invente et construit un modèle de mitrailleuse qui utilise les gaz de propulsion des cartouches pour mouvoir la culasse et lancer le mouvement automatique, système dit « par emprunt des gaz ». La société privée Hotchkiss adopte le procédé et développe et construit son propre modèle.
Il en existe deux versions :
La mitrailleuse Modèle 1907. La mitrailleuse Modèle 1907 T (T pour Transformée).
Généralités :
Contrairement aux mitrailleuses allemandes Maxim et en générale aux mitrailleuses fonctionnant avec un refroidissement du canon par eau, le canon de la mitrailleuse Saint Etienne est simplement refroidi par l'air. L'échauffement pendant le tir est très rapide et nécessite d'interrompre le tir vers le 600iem coup et de changer le canon ou de le refroidir (il est facilement démontable). La température augmente d'environ un degré par coups jusqu'à 300°C. Au-delà et jusqu'à 700 coups, elle augmente d'un degré pour 2 coups ; nous sommes alors à 500°C. Ensuite, la température augmente très lentement. Le meilleur moyen de ménager la mitrailleuse consiste alors à ne faire tirer qu'une pièce à la fois, sur les deux de la section. Dès que la première a atteint une température critique, elle s'arrête de tirer et la seconde prend le relais.
La précision de la mitrailleuse Saint Etienne est jugée comme excellente. Dans des conditions favorables (canon froid et peu usé), elle est de 1 millième (10cm à 100 mètre de distance). En moyenne, on admet qu'elle est de 3 millième. Alimentation par bandes rigides, par bandes souples en tissu (voir plus loin).
Historique :
Elle dérive de la mitrailleuse de Puteaux. En réalité, elle n'en diffère principalement que par le mécanisme d'emprunt des gaz et la hausse. La mise au point de la mitrailleuse de Puteaux, et de son système de récupération des gaz à la bouche, ayant échouée, on dut donc se résoudre à la modifier pour l'adapter à un système d'emprunt des gaz, comme celui de la mitrailleuse Hotchkiss. Le défaut majeur de la Puteaux était l'usure de son canon, due à la nature de l'acier employé et à la température élevée à laquelle le canon se trouvait porté par le tir. Ce problème ne put jamais être résolu, l'appareil moteur faisant manchon autour du canon en étant essentiellement la cause.
Vers 1914 (ou avant ?), les mitrailleuses 1907 ont été modifiées pour devenir 1907 T. Les principales modifications portent sur la hausse et le guidon ainsi que son système compensateur. Les modifications sont les suivantes :
Modification du tracé du bouchon de chambre à gaz, suppression du régulateur d'échappement (remplacé par une couronne graduée), hausse et guidon muni du dispositif compensateur, suppression de l'ergot arrêtoir du ressort amortisseur remplacé par le tenon d'appui fixé sur la boîte de culasse, modification du radiateur.
A la mobilisation, il semble que le nombre de Saint Etienne avoisinait les 4000 exemplaires. La production sera rapidement relancée, mais ne pourra combler le déficit en nombre d'unités, avant l'année 1916 (moins de 500 mitrailleuses produites d'août 1914 à janvier 1915 ; en mars 1915 elle est de 200 par mois puis atteindra 1000 unités par mois en janvier 1916). A la fin de l'année 1916, la priorité est enfin donnée à la production de la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914, bien plus robuste et se prêtant mieux aux conditions de combat de la guerre de tranchée.
A la fin de l'année 1918, près de 40 000 mitrailleuses Saint Etienne 1907 T auront été produites (à peine plus de mitrailleuses Hotchkiss : près de 45 000. Il ne reste, à l'Armistice de 1918, que 44 000 mitrailleuses en service).
Bande-chargeurs :
Les cartouches sont placées sur des bande-chargeurs métalliques rigides (modèle de Puteaux ou modèle de St Etienne) de 25 cartouches, ou sur bandes souples en toile. La bande tissu apparaît au cours de l'année 1916 ; elle nécessita la transformation du système d'alimentation de la Saint Etienne, à partir de juin 1916 (Le goujon est supprimé et l'arrêt de cartouches est aménagé dans la masse du radiateur par le prolongement de la cloison du milieu de couloir). Certaines caisses seront aménagées pour la bande souple (notice du 30 octobre 1916). Les bandes rigides se chargent à la main, les bandes souples à l'aide d'une machine spéciale (Pas d'autres informations sur cette machine).
|
Avis de Droit d'auteur : Toutes les photos et les matériels de site Web sont le Copyright 2003 exclusif de l’auteur ou appartenant aux déposants respectifs avec leur autorisation et ne peuvent pas être reproduits, stockés dans un système de récupération, ou transmis entièrement ou partiellement, par n'importe quels moyens, électroniques ou mécaniques, la photocopie, l'enregistrement, ou autrement, sans la permission écrite antérieure de l'auteur. |